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Sous-louer pour survivre : des vies suspendues dans l’économie de brèche

 

"Je prends juste un sac et je vais dormir chez des amis ou chez mes parents" : ce témoignage glaçant, recueilli par France Info, est celui d’un actif, diplômé, inséré, qui vit comme tant d’autres dans une forme d’instabilité permanente. Le logement, censé être un espace de refuge, devient ici une variable d’ajustement budgétaire. On part. On laisse sa chambre, son lit, sa vie – le temps que quelqu’un d’autre paie à notre place.

 

Dans l’ombre des grandes réformes et des débats sur le pouvoir d’achat, s’imposent des pratiques de survie discrètes, bricolées, invisibilisées. Ce sont les gestes du quotidien – louer sa chambre, livrer à vélo, revendre ses RTT – qui dessinent aujourd’hui les lignes de faille de notre modèle social. Loin des stéréotypes sur la précarité "hors emploi", ce sont des salariés, fonctionnaires, jeunes diplômés, auto-entrepreneurs qui composent cette nouvelle économie de la débrouille.

 

Chez Marges, nous appelons cela une économie de brèche.

Une économie où l’on ne vit plus dans la marge, mais de la marge : celle d’un budget, d’un logement, d’un emploi qui n’assure plus. C’est cette réalité que nous voulons documenter, explorer, transformer.

 

Notre axe "Observatoire des braises sociales" s’attelle justement à cette cartographie des situations limites. En partant de récits singuliers, nous interrogeons ce qui flambe sous la surface : les tensions, les solidarités, les tactiques d’évitement et de résistance.

 

 Et si ces pratiques dites "anecdotiques" devenaient nos nouveaux objets de recherche collective ?

Et si nous échangions sur ces situations dans nos ateliers de co-analyse ?

Et si l’analyse des marges devenait enfin un levier pour refonder l’organisation du travail, du logement et du droit à exister dignement ?

 

 
 
 

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